Les répercussions économiques de la crise du coronavirus seront drastiques pour bon nombre d’entreprises. La fermeture forcée de nombreux commerces et entreprises risque bien de mettre à mal la santé financière de bon nombre d’entre eux… mais le gouvernement avait-il le choix !? Il suffit de voir cette vidéo pour comprendre que non. J'en profite pour souhaiter plein de courage aux équipes médicales sur le terrain...
Certaines entreprises s'en sortiront beaucoup mieux que d'autres...
Les sociétés qui tireront le mieux leur épingle du jeu sont probablement les géants de l’alimentation, les plateformes e-commerce ainsi que les fournisseurs de services en ligne. Je lisais encore dernièrement qu’Amazon engageait plus de 100.000 personnes aux Etats-Unis afin d’assurer le volume colossal de livraisons actuel et à venir.
Netflix, de son côté, devrait augmenter considérablement son nombre d’abonnés puisque nous passons, forcément, la majorité de notre temps à la maison. Certains se demandent même si Internet va résister au vu de l’augmentation de la consommation de données. Eh oui, regarder des vidéos que ce soit sur YouTube, Netflix ou une autre plateforme de streaming consomme énormément de données. On parle de 60% du trafic sur Internet dans le monde, c’est dire. La qualité des vidéos pourrait être légèrement dégradée prochainement pour faire face à la demande.
...et Microsoft en fait clairement partie !
Une autre entreprise qui devrait également s’en sortir relativement bien, c’est Microsoft. Grâce à ses nombreux services destinés au monde de l’entreprise telle que la plateforme d’hébergement Azure, ses abonnements en ligne à Office 365 ou au Xbox Live, ses activités, bien que ralenties, pourront perdurer. La firme a d’ailleurs déclaré que son logiciel collaboratif Teams avait fait le plein d’utilisateurs depuis le début des mesures de confinement :
« Nous avons constaté une augmentation sans précédent de l'utilisation de Teams et comptons désormais plus de 44 millions d'utilisateurs quotidiens, un chiffre qui a augmenté de 12 millions en seulement sept jours. Et ces utilisateurs ont généré plus de 900 millions de minutes de réunion et d'appels sur Teams chaque jour cette semaine. »
Teams avait d'ailleurs du faire face en ce début de semaine à une panne importante en Europe tellement la demande était forte. Celle-ci est aujourd'hui résolue, mais nul doute que le nombre d'utilisateurs continuera à augmenter d’autant plus que la version Premium est offerte durant les six prochains mois. La firme a par ailleurs annoncé de nombreuses fonctionnalités à venir pour son logiciel collaboratif dans un article détaillé.
Bill Gates : « nous ne sommes pas prêts pour la prochaine pandémie » (mars 2015), et nous y sommes !
Lorsque la crise sera passée et on espère le plus vite possible, les mentalités auront probablement changé. Les habitudes que nous avons prises en tant que salarié et celles que les entreprises auront adopté durant cette période pourraient bien perdurer. Et si Microsoft avait déjà anticipé depuis de nombreuses années la situation que nous vivons aujourd’hui ?
Je vous invite à regarder ce que Bill Gates avait expliqué lors de la conférence TED Talk en mars 2015 : « La prochaine épidémie ? Nous ne sommes pas prêts ». Pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, vous pouvez activer les sous-titres en français en appuyant sur le bouton Sous-titre du lecteur YouTube. Consternant, n'est-ce pas ?
Voici la traduction pour ceux qui ne peuvent pas voir la vidéo :
Quand j'étais gamin, la catastrophe dont on avait le plus peur était une guerre nucléaire. C'est pour ça qu'on avait un tonneau comme ça dans notre sous-sol, rempli de boîtes de conserve et d'eau. Si une attaque nucléaire arrivait, on était censé aller au sous-sol, se planquer et manger ce qu'on avait. Aujourd'hui le plus grand risque de catastrophe mondiale ne ressemble pas à ça.
Si quelque chose tue plus de 10 millions de gens dans les prochaines décennies, ça sera probablement un virus hautement contagieux plutôt qu'une guerre. Pas des missiles, mais des microbes. Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie.
Voyons un peu Ebola (…). J'ai suivi l'affaire attentivement grâce à des outils d'analyse que l'on utilise pour pister l'éradication du polio. Et en regardant ce qui s'est passé, le problème n'était pas qu'il y avait un système qui ne fonctionnait pas, mais le problème était qu'il n'y avait aucun système. En fait, il y a des pièces centrales qui manquent. On n'avait pas de groupe d'épidémiologistes prêt à partir, à observer la maladie, voir jusqu'où elle s'était propagée (…).
Ebola ne s'est pas propagé pour trois raisons : la première est qu'un travail héroïque a été accompli par les agents de santé. Ils ont trouvé les gens et ont évité d'autres infections. La deuxième est la nature du virus. Ebola ne se propage pas dans l'air. Et dès qu'ils sont contagieux, la plupart des gens sont tellement malades qu'ils restent cloués au lit. Troisièmement, peu de zones urbaines ont été touchées. Et c'était juste de la chance. Si ça avait touché plus de zones urbaines, le nombre de cas aurait été bien plus important. Donc la prochaine fois, on ne sera sûrement pas aussi chanceux.
Il peut y avoir un virus où les gens infectés se sentent en bonne santé et prennent l'avion ou vont au supermarché. La source du virus peut être une épidémie naturelle comme Ebola, ou ça peut être du bioterrorisme. Il y a des variables qui pourraient rendre les choses mille fois pires. Observons une modélisation d'un virus se propageant dans l'air, comme la grippe espagnole en 1918. Voilà ce qu'il se passerait : il se propagerait à travers le monde entier très très rapidement. Et 30 millions de gens mourraient de cette épidémie.
C'est un problème sérieux. Nous devons nous en préoccuper. En fait, nous pouvons construire un système de réponse très efficace. Nous avons les bénéfices de la science et de la technologie dont nous parlons ici. On a des portables pour recevoir et diffuser l'information au public. On a des cartes satellites où l'on peut voir les gens et où ils vont. On a les avancées en biologie, qui pourraient changer notre manière de voir un agent pathogène et nous permettre de fabriquer des médicaments et des vaccins adaptés. On peut avoir des outils, mais ces outils doivent être employés par un système de santé mondial. Et nous avons besoin d'être prêts (…).
Quelles sont les pièces maîtresses ? Premièrement, nous avons besoin de bons systèmes de santé dans les pays pauvres. Où les mères peuvent accoucher sans risques, où les enfants sont vaccinés. Mais aussi, où nous détecterons rapidement une épidémie. Nous avons besoin de réservistes médicaux : des personnes qui ont la formation et l'expérience et qui sont prêtes à partir. Et nous devons mettre ensemble ce personnel médical avec les militaires. En tirant parti de leur capacités à se déplacer, faire de la logistique et à sécuriser des zones. Nous devons faire des simulations, des simulations de germes et non de guerre pour identifier où sont les faiblesses. La dernière simulation de germe a été faite aux États-Unis en 2001, et ça n'a pas été une réussite. Jusqu'à présent le score est : germes : 1, le peuple : 0. Enfin, nous avons besoin d'avancées en R&D dans les vaccins et diagnostics. Il y a eu de grandes percées, comme le virus adéno-associé, qui pourrait fonctionner très, très rapidement.
Je n'ai pas de budget précis de ce que ça représente, mais je pense que c'est minime par rapport aux dégâts potentiels. La Banque Mondiale estime que si nous avons une épidémie mondiale de grippe, la richesse globale va diminuer de trois mille milliards de dollars et nous aurons des millions, et des millions de morts. Ces investissements offrent des avantages significatifs au-delà du fait d'être prêt pour une épidémie. Les soins de santé primaires, la R&D, ces choses vont réduire l'équité en santé et rendre le monde plus juste et plus sûr. Donc, je pense que cela devrait absolument être une priorité.
Il n'y a pas lieu de paniquer. Pas besoin de stocker des boîtes de conserves ou de descendre au sous-sol. Mais nous devons nous y mettre, parce que le temps n'est pas de notre côté. En fait, s'il y a une chose positive qui peut ressortir de l'épidémie Ebola, c'est que ça sert d'avertissement, de prise de conscience, pour se préparer. Si nous commençons maintenant, nous pouvons être prêts pour la prochaine épidémie.
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